Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
les ascendants de la famille parrot-babin
15 juin 2013

Catherine Bouchet, suite et fin

J'avais, dans deux articles précédents, évoqué le destin tragique de Catherine Bouchet. Celle-ci est morte à la prison de Civray le 24 mars 1809, sans doute à la suite d'un accouchement dans les conditions qu'on imagine. Je terminais sur l'incertitude concernant le sort de son mari, François Didier "dit l'abbé"

Bernard Lacotte, lui aussi descendant de Catherine, vient de conclure les recherches en transcrivant tout le dossier.

lacotteb

Il faut saluer son travail de paléographiste. Je dois avouer que je n'en n'aurais pas été capable. Je vous livre tel quel le fruit de ce travail.

N° 36 DIDIER dit l’abbé

 

Audience du Tribunal Correctionnel de l’arrondissement de Civray

du 15 avril 1809

 

tenue par MM Pontenier Girardiere président Mauflatre et Favre juges en presence de M  Pressac procureur imperial assistés de Chevallon greffier.

            Entre M  le procureur impérial près le tribunal poursuivant la vindicte d’un vol d’une cape d’étoffe fait a la foire de Joussé le huit aoust dernier et demandeur dans linteret de la loi d’une part.

            Et François DIDIER dit labbé filtoupier (1) demeurant a fougerat commune de Champagné St Hilaire d’autre part.

 

L’instruction s’est faite a l’audience de ce jour sur le fait de savoir si le dit François DIDIER dit l’abbé en dejeunant sur le champ de foire de Joussé du huit aoust dernier avec feue sa femme a la table d’un cabaretier au bout de laquelle etaient placés les paniers et une cape d’étoffe de la femme LAGEON boulangère pendant son absence a distribuer du pain, ne lui avait pas volé et emporté sa cape.

Sur quoi l’instruction parachevée au desir de l’art 184 du code des délits et des peines et faisant , le tribunal entendu le jugement qui suit :

Oui le prevenu en son interogatoire

Les temoins separement en sa presence sans qu’il ait contre eux formé aucun reproches, savoir

-       Rose CHAMBARD  femme LAGEON boulangère agée de trente six ans

-       Jean LAGEON  boulanger agé de quarante deux ans

-       Charles BELEBEAU  cultivateur agé de cinquante ans

Lecture faite des pieces

Oui …..  le dit prevenu en ses moyens de defense et conclusions tendantes au renvoi de l’action contre lui formée comme n’étant pas l’auteur du vol et sans dépens.

Oui le procureur imperial en ses conclusions dont le resultat a été :  qu’entendu qu’il n’est point prouvé que le nommé François DIDIER demeurant a Champagné St Hilaire soit l’auteur ou complice du vol de cape fait a la foire de Joussé du huit aoust dernier.

Nous estimons qu’il y a lieu de renvoyer le dit François DIDIER de l’action contre lui formée.

Considerant qu’il n’existe point dans la declaration des temoins une preuve suffisante que DIDIER fut l’auteur ou complice du vol de la cape dont il s’agit.

Considerant que s’il a consenti que cette cape fu portée par sa femme a son domicile ce n’est que sur la declaration qu’elle lui avait fait et la confiance qu’il avait qu’elle l’avait trouvée mais que sur la reclamation qui lui en fut faite par l’adjoint du maire de Champagné et puis LAGEON et sa femme il leurs en fit aussitôt la remise.

Par ces motifs et considerations le tribunal renvoye le dit François DIDIER dit l’abbé de l’action contre lui formée sans dépens ordonne en consequence qu’il sera relaxé de la maison d’arret et qu’au surplus les deux crochets d’argent déposés en le greffe seront remis a la nommée CHEROU propriétaire d’iceux quoi faisant le greffier dechargé.

Ainsi jugé et prononcé par nous president et juges soussignés a Civray les jours mois et an que dessus.

 

Signé :     Pontenier Girardiere            pdt            Mauflastre        Favre               Chevallon

(1) filtoupier: batteur de chanvre. (définition de l'encyclopédie Larousse ed de 1901)

La procédure compte 48 pièces que notre cousin Bernard Lacotte a transcrit dans son intégralité. Je ne suis pas un familier des commissariats, mais ce qui me vient immédiatement à l'esprit est que, des faits similaires, aujourd'hui, n'engendreraient sûrement pas la même procédure; (la plainte de la Lageon serait elle seulement enregistrée?)

Le couple jouissait à Champagné Saint Hilaire d'une réputation peu flatteuse; On lui a reproché en outre le vol de cosses de brandes. Ce simple fait très anodin nous envoie directement dans la vie quotidienne de nos ancêtres. La brande est une bruyère et ses cosses, l'enveloppe du fruit. Quel usage pouvait on en faire, qui justifie qu'on les chapardât, et surtout qu'une plainte soit déposée. La seule chose qui me vient à l'esprit: c'est pour allumer le feu. On est à des années-lumière de notre société consumériste. Chaque objet, chaque végétal était utilisé, et tout était recyclé.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
les ascendants de la famille parrot-babin
  • généalogie de la famille parrot babin de descartes en indre et loire. Photos et archives des parrot, babin, branchereau, madier, robert, phémoland, lemoine, métais, tanty; à balesmes aujourd'hui descartes,37, st astier,24, voulon,86, le mesnil en vallée,49
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
les ascendants de la famille parrot-babin
Visiteurs
Depuis la création 9 305
Publicité